J’ai quelques questions pour vous :
Est-ce qu’une trop grande disponibilité va à l’encontre de vos objectifs principaux (pro ou perso) ?
Comment est perçue la déconnexion numérique dans votre entourage, votre entreprise ?
Après avoir lu l’article « Making time off predictable – and required” du Harvard business review (lien vers l’article entier et en anglais), je cherche d’autres témoignages à propos des sujets qui y sont évoqués.
L’article date de 2009 et concerne une culture de travail assez particulière. Je suis donc intrigué de savoir ce qu’il en est en 2021 pour vous. De cet article ressortent des thèmes qui vont de la déconnexion numérique à la performance au travail, en passant par la communication asynchrone et l’épanouissement au travail.
L’origine de cette expérience
Voici un peu de contexte :
Cet article présente les résultats d’une expérience menée par les professeures Leslie Perlow et Jessica Porter de l’école de commerce de Harvard (rien que ça) avec des consultants du BCG aka Boston Consulting Group (un cabinet de conseil en management classé parmi les 1ers au monde, rien que ça).
L’idée curieuse qui leur est passée par la tête était d’organiser des périodes chaque semaine pendant lesquelles les consultants ne répondraient pas à leur téléphone ou leurs mails.
Donc, au début d’un projet avec un client, pour chaque membre de l’équipe était déterminé un jour ou une soirée pendant laquelle il ou elle serait injoignable.
Incroyable n’est-ce pas ?
Le BCG a participé à cette expérience car ils ont remis en question leurs méthodes de travail pendant la crise économique de la fin des années 2000.
Cette approche était d’ailleurs considérée comme contre-intuitive à l’époque : pourquoi mettre en place du « predictable time-off », du temps déconnecté prévisible, si l’on cherche à améliorer l’efficacité de ses consultants après une crise ?
Quels sont les impacts de cette déconnexion numérique ?
- Le premier client cobaye qui a accepté de faire face à des consultants avec ces étranges pratiques était tout simplement réceptif. En d’autres termes, le client ne s’attendait pas à une disponibilité 24/7 comme les consultants se l’imaginaient. Il leur suffisait d’être organisés.
- 100% des consultants qui ont fait partie de l’expérience voulaient réessayer pour leur prochain projet. 76% de ceux qui n’en faisaient pas partie voulaient essayer.
- En plus d’un meilleur équilibre vie pro/perso, qui était l’effet attendu, les participants ont ressenti une communication plus ouverte, un meilleur niveau d’apprentissage et ont livré un meilleur produit final au client.
- Une participation démonstrative de la direction et des leaders est nécessaire. Comprenons démonstratif avec la définition du Larousse : « Convaicant », « Qui manifeste ouvertement ses sentiments ; qui se manifeste sans retenue ». Par exemple, un des associés du cabinet de conseil a dit explicitement lors d’une réunion que son boulot n’était pas sa priorité n°1 dans sa vie et qu’il ne voulait pas être gêné de le dire. Cela a aidé certains consultants à comprendre qu’on ne leur reprocherait pas de prioriser leur famille, leur santé ou de prendre pleinement part à l’expérience.
Pour en revenir au point concernant la communication plus ouverte, les participants ont noté une augmentation du niveau de confiance et de respect entre eux. L’environnement de travail est devenu plus bienveillant. Des collègues ont appris à mieux se connaître et à oser parler de leurs difficultés personnelles.
Notons ici qu’une caractéristique des équipes qui fonctionnent bien est la sécurité psychologique (c’est Google qui le dit).
Continuons avec la communication interne et les méthodes qui ont découlé de ces nouvelles pratiques. Sans que cela soit un prérequis de l’expérience, l’équipe a mis en place un journal de bord quotidien.
Tous étaient donc à jour sur l’ensemble du projet, en temps voulu, sans empiéter sur leur travail individuel et même en revenant d’une absence (communication asynchrone quand tu nous tiens ?). Avec une certaine organisation, il semble possible de profiter des bénéfices de moins d’instantanéité sans en subir les quelques désavantages.
Le client a particulièrement apprécié ce niveau de connaissance du projet entier par l’ensemble des consultants.
Bref, depuis cette expérience les consultants sont moins stressés, participent à une remise en question rationnelle de leurs pratiques de travail et livrent de meilleurs résultats à leurs clients.
Leur équilibre de vie pro/perso est meilleur, sans que cela soit mal vu par leur équipe ou le management et « sans que rien ne soit sacrifié vis-à-vis du client ».
Et vous ?
Quelle est votre expérience (bonne ou mauvaise) par rapport à la déconnexion numérique et aux méthodes de travail qui y sont liées ?
Dites-moi tout par message sur linkedin ou en rejoignant la discussion 🙂 que vous ayiez des difficultés ou des réussites à ce sujet, ça m’intéresse, parlons-en.
PS : Si vous souhaitez voir un récapitulatif de nos sources pour cet article ou le reste de ce que nous affirmons sur notre site : voici le lien.